Notre ruche s’agrandit
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Chaque année, notre ruche s’agrandit. Non pas en superficie, mais en résonances, en itinéraires sonores, en voix qui se croisent et s’enrichissent. Cette saison, Na ! prend le temps de butiner plus loin, de se glisser dans les interstices du répertoire pour y dénicher des essences rares, y compris dans les domaines du jazz et des musiques du monde.
Dans le domaine classique, qui demeure bien évidemment le cœur de notre programmation, il y aura des floraisons spectaculaires : l’intégrale des Concertos Brandebourgeois de Bach ; l’Acis & Galatea de Handel dirigé par Leonardo García-Alarcón, éclat de pastorale entre rires et larmes ; ou encore la 9ᵉ symphonie de Bruckner, testament mystique en miroir des Quatre derniers Lieder de Strauss.
Il y aura aussi des pollens plus secrets : le Cabinet de curiosités baroques de Clematis, où l’on croise Leonora Duarte et Samuel Capricornus ; les chants d’exil arméniens du Naghash Ensemble ; la grâce méridionale des quintettes de Boccherini avec le Quatuor Karski et Raphaël Feye ; le souffle ancien et hypnotique des musiques scandinaves du Hathor Consort au solstice d’hiver.
Notre ruche n’a pas peur des croisements : Jean-Paul Estiévenart et Marcel Ponseele feront dialoguer Bach et le jazz ; Antoine Pierre apportera ses paysages oniriques aux frontières du cubisme musical ; Dan Tepfer transformera le piano en machine à images vivantes ; Frank Braley, compagnon fidèle, passera d’un récital Gershwin à quatre mains avec Éric Le Sage à l’intimité de Haydn ou Debussy, tandis que les Orgues de St-Loup évolueront au gré des saisons dans un parcours d’une grande diversité allant des pages baroques de référence à la rencontre avec le cinéma et même avec les robots.
Il y aura des éclats de fête : les valses viennoises du Nouvel An, la verve d’Offenbach, le galop d’un French Cancan ; mais aussi des instants suspendus, comme le Quatuor pour la fin du Temps de Messiaen ou le murmure des voix d’enfants dans Baby Schubert et Forêt Paisible, sans oublier une semaine entièrement consacrée à la découverte de la création d’aujourd’hui pour révéler ses couleurs chatoyantes.
Et puis, comme dans toute ruche, le travail invisible compte autant que le nectar : les concerts pédagogiques, les masterclasses, les créations partagées avec les jeunes musiciens de l’IMEP ou du Conservatoire. Là se prépare la récolte de demain.
Cette saison, je vous invite à entrer dans cette ruche ouverte : à passer d’une alvéole à l’autre, à goûter les textures, les couleurs, les parfums de chaque œuvre. Que vous veniez pour une valse familière ou une polyphonie inconnue, vous y trouverez la même vibration : celle d’une communauté réunie autour de la musique vivante. Une communauté qui fête cette saison ses dix ans d’existence. C’est en effet à l’aube de la saison 2015-2016 que « Na ! » a été créé. Bon anniversaire à tous !
À très bientôt dans le Grand Manège et partout où Na ! déploie ses ailes.
Jean-Marie Marchal
Directeur du CAV&MA et du Namur Concert Hall. Coordinateur de « Na ! ».
Jean-Marie Marchal
Directeur du CAV&MA et du Namur Concert Hall. Coordinateur de « Na ! ».